On me demande souvent :
“Et alors, tu fais quoi maintenant ?”
Je réponds ce que je peux. Parfois j’invente. Parfois j’esquive la question. Parfois je souris juste.
Parce qu’en vrai… je ne sais pas quoi répondre.
Je ne construis pas de projet visible. Je n’ai pas trouvé “ma voie”. Je ne suis pas devenue entrepreneure, ni reconvertie, ni inspirante.
Je suis juste là. En train de chercher. De me réparer un peu.
D’essayer de me comprendre, au lieu de me forcer à entrer dans une nouvelle case.
Je ressens bien cette pression des cases, même si je suis plus violente envers moi même que ne le sont les autres. Ca aussi, c’est un travail en profondeur. Difficile de faire face à cette pression de devoir rebondir vite.
Lorsque j’ai quitté mon métier, tous les champs des possibles s’ouvraient à moi, je respirais enfin. Ce poids si lourd c’était envolé, et l’enthousiasme d’une nouvelle vie m’a donné tant d’energie! Je ne ressentais aucune peur, ni angoisse. J’étais simplement heureuse d’avoir pris LA décision, parce que celle-ci était devenue pour moi, une évidence, quelque soit la suite de l’histoire.
A ce moment là, je me suis réellement rendu compte qu’il y avait du ‘moins bien’ dans tous les métiers, mais être en position de souffrance vis à vis de celui ci, c’est bien différent. Cela faisait déjà quelques années que je voyais la situation se dégrader. Et comme beaucoup de gens, la période covid m’a permis de comprendre que je perdais espoir, que ma vision de mon métier ne me permettrait plus de m’y épanouir. Ainsi, quand j’ai compris que les gens autour de moi ne souffraient pas autant que moi au travail (alors que moi je croyais que c’était un effort nécessaire) j’ai fini pas réaliser que j’avais le droit de respirer, de vivre un peu plus sereinement. J’avais fait ma part et c’était bien comme ça. On n’a qu’une vie n’est ce pas? (enfin pour cette fois).
Aujourd’hui, je dois continuer à faire face à l’angoisse de ne rien produire pendant cette période qui parait vide. Je flanche parfois, à vouloir mettre mon énergie dans n’importe quel travail, afin de retrouver un rythme, une routine, apaiser ma reflexion, lester ma culpabilité de faire partie des ‘non travailleurs’ alors que je n’a pas d’incapacités et aussi savoir quoi répondre quand on me demande ce que je fais. Mais ce n’est que repousser la bête pour unpetit moment d’apaisement qui finalement n’est tourné que vers l’extérieur. Ainsi, je poursuis mon chemin, en quête de compréhension de ce qui réellement important pour moi.
Alors même si ça ne se voit pas, même si je n’ai rien à montrer…
J’avance.
Lentement. Mais dans la bonne direction : celle qui me respecte.
Tu as dit l élément essentiel, c est TA vie, dans ce corps et ce contexte tu n’as que celle là. Alors même si tu ne peux pas encore répondre clairement aux autres quel est ta profession, tu es là à un stade essentiel de ta vie. Tu n es pas seule, l univers sera toujours en toi!
Merci pour ton soutien bienveillant et oui, se questionner n’appel pas forcément à une réponse rapide, parfois, cela prend des années avant que des réponses émergent. C’est un peu comme la quête du bonheur, il n’est pas la finalité, il est tout au long du chemin, à nous de choisir où porte notre regard 🙂