Je n’ai jamais eu de plan B.
Pas parce que j’étais inconsciente ou trop sûre de moi.
Mais parce que j’avais une seule idée en tête : devenir infirmière.
C’était ce que je voulais, ce que je ressentais comme juste, ce que je croyais être ma place.
Alors je me suis accrochée. J’ai mis du temps à y aller, j’ai hésité — justement parce que je n’avais pas d’alternative en tête. Et si ça ne marchait pas ? Je ne savais pas.
Mais j’y suis allée. Et je suis restée des années dans ce métier, avec tout ce qu’il apporte d’intensité, d’utilité, d’épuisement aussi.
Et un jour, j’ai dû arrêter.
Quand le plan A s’essouffle
On ne nous prépare pas à ça. À ce moment où ce que l’on a voulu de toutes ses forces ne fait plus sens.
Ce n’est pas un échec, c’est une transformation.
Mais sur le moment, ça fait mal. Ça donne le vertige.
Quand j’ai quitté mon métier d’infirmière, je n’avais rien d’autre en tête.
Pas de projet, pas de reconversion déjà définie.
Juste une fatigue immense, un soulagement d’avoir tourné la page… et un grand vide.
On m’a conseillé de faire des stages, de tester, d’explorer. Je l’ai entendu.
Mais l’envie n’est pas toujours là. Ce n’est pas si simple de repartir de zéro. De se projeter quand on ne ressent rien de clair.
Et pourtant, ce vide, aujourd’hui, je commence à le regarder autrement.
Le plan B n’est pas une roue de secours
Pendant longtemps, j’ai cru que le plan B, c’était ce qu’on choisissait par défaut, quand le rêve initial s’écroule.
Mais je me trompais.
Le plan B, c’est parfois l’occasion de se redécouvrir, de faire de la place à d’autres parties de soi qu’on avait ignorées.
C’est une zone de flou, oui. Mais aussi une zone d’apprentissage.
Ce n’est pas confortable.
C’est long. C’est déroutant.
Mais c’est aussi là que je commence à entendre ce que je veux vraiment : du sens, de l’humain, du calme, du respect, un rythme de vie plus doux.
Ce moment n’est pas une impasse
Il m’arrive encore de me sentir perdue.
De ne pas savoir quoi répondre quand on me demande ce que je veux faire “après”.
Mais j’ai arrêté de me forcer à avoir un plan tout prêt.
Aujourd’hui, je me donne le droit d’être en transition.
D’avoir besoin de temps. D’essayer sans me juger.
Et surtout, de croire qu’il y a une vie après le plan A.
Pas une vie moins belle, ou moins ambitieuse.
Juste une vie différente, plus alignée avec ce que je suis maintenant.
Et toi ?
Tu en es où, toi, dans ton parcours ?
Tu t’es déjà retrouvé.e entre deux chemins, sans repère clair ?
Tu as découvert quoi, dans cet entre-deux ?
Je crois que c’est important d’en parler.
Parce que même dans le brouillard, on peut avancer. Un pas à la fois.
