Bilan de compétences : pause ou tournant?

Quand on ne sait plus trop où on en est, dans son travail, sa vie pro, voire sa vie tout court… on entend souvent ce conseil, comme si ça allait tout résoudre:

“Tu devrais faire un bilan de compétences.”

J’en ai fait un. Cela a été une de mes premières démarches et je ne savais pas à quoi m’attendre mais j’en esperais énormément, trop. Je pensais naivement répondre à quelques tests, échanger avec un(e) conseiller(e) et que se révèle mon métier parfait, comme par magie.

Et donc non, ça n’a pas tout résolu. Mais ça m’a aidée à remettre de l’ordre dans le flou. Et parfois, c’est déjà énorme. Je l’ai fait grace à une prestation proposée par France Travail, pour faire le point sur ma carrière et cerner mes compétences, mes savoirs êtres… J’étais fermement décidée à définitivement quitter mon métier même si je savais qu’il existait des façons infinies de l’exercer. Pour moi, il ne s’agissait pas d’une recherche d’évolution de carrière, mais bien d’une bifurcation, et c’est bien là, toute la complexité.

À quoi ça sert, vraiment ?

Je n’avais aucune idée de ce que je souhaitais faire, je n’a jamais eu de métier rêvé mais refoulé comme l’éprouvent certaines personnes. Le bilan de compétences, c’est un peu comme sortir son sac à dos, tout vider par terre, regarder ce qu’on a accumulé (compétences, envies, valeurs, rêves oubliés…) et décider quoi garder, quoi jeter, et ce qu’on veut mettre dedans pour la suite du chemin.

C’est un espace-temps pour soi, guidé par un(e) consultant(e), avec des questionnaires, des discussions, des tests… Mais ce n’est pas magique. A l’inverse de ce que j’esperai, on n’en sort pas forcément avec notre jackpot, « LE métier ». On y gagne surtout de la clarté sur ce qu’on veut et surtout ce que l’on ne veut plus.

Les étapes du bilan

  • 1. définir nos besoins,
  • 2. analyser les motivations
  • 3. identifier les compétences/formations nécessaires
  • 4. établir un projet professionnel

Ce que j’y ai vu de moi

Je n’ai pas pu véritablement aller au bout. Je subissais une pression (que je m’étais surement mise toute seule) d’une obligation de résultat suite à cette prestation. Aussi, je me suis ‘engouffrée’ dans un projet que même la conseillère m’a déconseillé car il ne pourra pas me correspondre sur le long terme. Mais coute que coute, je voulais tellement un projet, être à nouveau dynamique et avancer…

En revanche, ce que j’ai trouvé, c’est que mon métier m’avait permis de développer une très gande palette de compétences qui s’avèrent être transferables alors que je n’en avais pas du tout conscience. Je pouvais donc sereinement m’autoriser à me projeter dans un tout autre métier et dépasser la croyance limitante du « je ne sais rien faire d’autre ».

Les tests m’ont également révélés mon type de personnalité, même si les tendances pouvaient changer un peu en fonction de mon état d’esprit du moment. Cette classification RIASEC, développée par John Holland, permet de mettre du lien avec des préférences professionnelles en six catégories principales : Réaliste, Investigateur, Artiste, Social, Entreprenant et Conventionnel. Encore une fois, il ne s’agit pas de se mettre dans des cases, mais cela permet de faire un effet boussole quand le flou est trop important.

D’autres tests permettaient aussi de mettre en lien ce qu’on qualifie comme ce qu’on aime et qu’on maitrise, ce qu’on maitrise mais qu’on n’aime pas, ce qu’on ne maitrise pas mais qu’on aime… et y associer une liste de professions, classés par pourcentage de compatibilité. Les réponses sont parfois surprenantes, générées par un algorythme, qui peuvent permettre de donner des pistes nouvelles.

Par ailleurs, ce bilan m’a également permis de mieux comprendre mes envies et surtout mes valeurs. De plus et de façon plus concrète, il a fallu cerner l’aspect plus terre à terre de mes envies et besoins: ce qui est indispensable pour organiser la vie quotidienne: rythme de travail, horaires, environnement, type de structure, travail en équipe, hiérarchie, autonomie, salariat… Bref, ce qu’on veut, ce qu’on ne veut plus.

J’ai réalisé que derrière le flou général pour moi, il y avait quand même des constantes, des besoins simples : me sentir utile, autonome, respectée, entre autre.

Ce que ça m’a appris

Faire un bilan de compétences, ce n’est pas seulement pour “trouver un nouveau métier”. C’est pour mieux se connaître dans le contexte professionnel, se réapproprier son parcours, reprendre la main sur ses choix.

C’est un pas vers soi. Et parfois, ça permet juste de se rendre légitime. D’oser dire : “voilà ce que je sais faire, voilà ce que je vaux, voilà ce que je cherche.”

Est-ce que je le recommande ?

Oui. Faire un bilan de compétences à mon sens, ne signifie pas forcément quitter un métier, mais parfois simplement pour faire le point à un certain moment de sa vie professionnelle, voir à plusieurs. Pour se sentir légitime et oser monter en compétences, entrer en formation pour se diversifier, voir qu’il existe des passerelles vers des professions similaires… Mais là où il ne faut pas se tromper (ce que j’ai appris à mes dépends): il ne s’agit pas de trouver un métier miracle. Me concernant, il a été utile pour faire de la place en moi, poser les bases d’une suite plus consciente. Et surtout, pour ne pas rester seul(e) dans le brouillard. Je n’étais manifestement pas prete, mes blessures professionnelles sont encore en cours de guérison, mais je n’exclue pas de m’y préter à nouveau à l’avenir avec un état d’esprit plus lucide.

Et toi ?

Tu l’as déjà envisagé ?
Tu l’as fait — et si oui, qu’est-ce que ça t’a apporté ?
Ou est-ce que tu hésites, parce que tu te dis “je ne suis pas prêt(e)”, “je ne sais pas ce que je cherche” ?

Peut-être que justement… c’est pour ça que c’est le bon moment.

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